La voiture électrique : vraie ou fausse solution face à la pollution ?

415 0
Zoé Renault voiture électrique

Le marché de la voiture électrique est en croissance impressionnante depuis quelques années. Mais avec cette expansion rapide, se pose la question si ces véhicules « zéro émission » sont vraiment une meilleure alternative à la voiture thermique. Les véhicules électriques polluent : info ou infox ?

En matière d’émissions de CO2, contrairement à ses rivaux thermiques, le véhicule électrique n’en produit pas. C’est dans tous les cas un mode de locomotion propre.

Selon Le Monde, cette année les voitures électriques représentent 12,7 % du marché automobile français. Pourquoi ? En partit, ces ventes sont liées à une prise de conscience environnementale et écologique. Mais il ne faut surtout pas oublier que l’union européenne va interdire la vente des véhicules thermiques neufs d’ici 2035. Si ces voitures rechargeables sont présentées comme étant la solution anti- pollution, elles ne sont pas aussi écologiques que ça.

La voiture électrique pollue moins ?

Elle ne possède pas de pot d’échappement, il n’y a donc pas de combustion à l’inverse des voitures thermiques. Selon notreplanete-info, en comparaison avec une essence, l’électrique émet jusqu’à trois fois moins de gaz à effet de serre, et beaucoup moins de polluants atmosphériques. Et ce, même dans la fabrication de ses batteries, le composant le plus polluant de ce genre de voiture. Alors, oui c’est une info, l’électrique pollue moins.

Mais comment les véhicules électriques polluent-ils ?

Vous l’aurez compris, si ses émissions polluantes sont nettement inférieures à celles des voitures thermiques, la voiture électrique pollue quand même. Si ce n’est pas lorsqu’elle est en mouvement, c’est principalement lié à sa fabrication.

La batterie des véhicules électriques est extrêmement polluante. Pour les construire, les fabricants automobiles ont notamment besoin de lithium.

lithium
©Aquaportail le lithium
À savoir :

C’est un métal alcalin. Auparavant, les mines de lithium étaient lointaines : au Chili, en Chine, ou encore en Australie. En vue du développement rapide des voitures électriques en Europe, un nouvel enjeu s’est présenté, rapprocher ces mines. En plus, d’ici 2030, il estimait que la demande de lithium pourrait être multipliée par 18, ensuite par 60 en 2050. Après l’ouverture de plusieurs mines en Serbie, désormais c’est la France qui se lance. En 2028 commencera le projet « Emili », l’ouverture d’une mine de lithium à Beauvoir, dans l’Ouest de la France.

©Lily Asso – le projet « Emili » d’Imerys en simple

L’extraction du lithium, pour créer les batteries, consomme énormément d’eau. De plus, il faut de nombreuses machines peu écologiques pour récupérer cet élément chimique. Le pire, c’est que pendant l’extraction, il y a de fortes chances que des matières toxiques s’échappent des sols. Dans une mine, de l’arsenic, une matière très toxique, a été retrouvé, ce qui a tué toute la végétation autour.

À part le lithium, le cobalt et le nickel peuvent être utilisés. En plus de l’extraction, le raffinage de ces genres de métaux nécessite l’usage de nombreux produits chimiques. La principale pollution des voitures électriques est clairement réalisée sur les sites de minage. Il est estimé par la Fondation pour la Nature et l’Homme, que la construction des batteries « représente 40 % de l’empreinte environnementale d’un véhicule électrique. » Donc même dans les voitures rechargeables, il existe une énorme marge de progression pour les rendre 100 % écologiques.

Certains fabricants de batteries ont trouvé des solutions. SVOLT, un constructeur de batterie chinois, est en train d’élaborer un nouveau système sans cobalt, avec du lithium, ce qui aiderait apparemment à moins polluer. Un autre fabricant chinois, CATL, crée une nouvelle technologie également sans cobalt et nickel pour la construction de ses batteries. Malgré ces efforts, les batteries non polluantes paraissent encore lointaines.

C’est la seule manière dont l’électrique pollue ?

Malheureusement, non. La recharge d’une voiture électrique peut aussi polluer. L’électricité est donc le carburant de ces véhicules rechargeables. Mais, dépendant de comment est produite cette électricité, elle peut être polluante. En simple, le bilan écologique d’une voiture électrique dépend aussi de la source ou l’origine qui produit l’électricité. En Chine par exemple, l’électricité est majoritairement produite dans des centrales à charbon, qui sont connues pour leurs fortes émissions de gaz à effet de serre. En France, 70 % de notre électricité provient des centrales nucléaires, et 25 % de diverses énergies renouvelables. Dépendant d’où vous êtes, vous polluez peut-être en rechargeant votre véhicule.

En plus, personne ne recycle ces fameuses batteries polluantes…

Infox. C’est extrêmement faux. La batterie est équivaut à l’organe le plus précieux d’un véhicule électrique. Elle vaut même à peu près un tiers du prix global de la voiture. Contrairement aux idées reçues, en Europe, les fabricants de voitures électriques sont obligés de recycler leurs batteries. Cette obligation a été mise en place par la directive européenne 2006/66/CE, avec l’article R543-130 du code de l’environnement en France. La loi stipule que les entreprises de recyclage doivent valoriser et utiliser au moins 50 % du poids d’une batterie

Souvent, les constructeurs donnent leurs batteries à une entreprise spécialisée. En vue des quantités de matières précieuses dans ces dernières, il y a un fort potentiel de réutilisation commerciale. Rien ne doit être jeté. En moyenne, les batteries de traction pèsent de 100 à 600 kilos. Elles ne peuvent en aucun cas être manipulées à mains nues, leur transport se fait avec des véhicules et des machines adaptés. 

batterie de voiture électrique
©Automobile Propre – batterie d’une voiture électrique

Les batteries sont récupérées, et démontées. Selon leur état, les entreprises spécialisées décident de ce qu’ils peuvent faire avec : quand elles sont très endommagées à cause d’un accident par exemple, elles peuvent récupérer l’énergie et la stocker ailleurs. Ils peuvent aussi y ajouter de l’énergie renouvelable d’un particulier, d’une entreprise ou d’un gestionnaire de réseau électrique. Tout peut être récupéré, même les métaux précieux grâce à des procédés chimiques. Le plastique qui est laissé derrière par la décomposition des batteries est lui aussi envoyé à un site de recyclage dédié au plastique.

La voiture électrique ne pollue pas. Infox ! Elle pollue beaucoup moins que ces cousins thermiques, mais à cause de sa fabrication qui utilise de nombreux produits chimiques, elle pollue encore beaucoup trop pour être considérée entièrement écologique.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *